Episode 5 – Le Parc National de la Guadeloupe

Notre premier contact avec le parc a lieu à la maison de la forêt où nous y apprenons une mauvaise nouvelle : pas de randonnée itinérante sur plusieurs jours sur la trace Merwart comme nous l’espérions. L’ouragan Irma aurait causé des dégâts importants qui rendrait le sentier inaccessible. On se rend compte qu’il en va de même pour toutes les randonnées – ils parlent de traces – de plus de 4h. Le risque principal étant de se perdre dans la forêt tropicale en raison de la disparition des balisages. Nous voulions traverser le parc national de Petit-Bourg à Trois-Rivières entre nos deux échanges. Raté ! On se rattrapera donc sur des balades à la journée le temps de notre séjour à Petit-Bourg.

Première balade au programme, le saut des trois cornes, un sentier découverte de la forêt tropicale de deux heures. Ça glisse, c’est boueux, mais ça nous donne un aperçu de ce que peuvent être les traces dites inaccessibles. La forêt est dense et verdoyante, nous devons traverser une rivière pour arriver à une cascade, le saut des trois cornes. La baignade est inévitable puis nous passons un moment à photographier et filmer les poissons et les libellules bleues.

Dès qu’il se met à pleuvoir, nous rebroussons chemin. On nous a averti des risques de crues par temps de pluie. Certes, l’eau n’est pas trouble et les feuilles ne flottent pas à la surface de l’eau, signes annonciateurs d’une crue soudaine, mais on ne sait jamais et puis nous commençons à nous rafraichir (ouais, on commence à devenir de vrais guadeloupéens en ayant froid à des températures frôlant les 20°).

 

Le lendemain, c’est jour de marché à Basse-Terre, l’ambiance est au rendez-vous.

Nous cherchons surtout des flacons d’huile de bois d’Inde et découvrir un peu l’artisanat local. Nous repartons avec presque 400g de fleurs d’hibiscus – la fameuse Groseille de Guadeloupe qu’on nous a tant vendu – et des conseils de préparation pour réaliser du jus de “groseille” (agua de Jamaica pour les mexicains). En prime, nous avons eu le droit de déguster deux sortes de caramboles, un fruit allongé jaune ou vert qui une fois coupé donne des rondelles en forme d’étoile. Une première pour Grimault, il est fan des jaunes plus sucrée !

Après un détour à la marina de Rivière Sens, fermée malheureusement, nous voilà arrivés au début du sentier du Bassin Bleu. Le nombre de voitures nous effraie un peu. Comme nous le craignions, il y a foule, nous continuons à remonter les bassins et à s’enfoncer davantage dans la forêt dans l’espoir de trouver un bassin un peu plus isolé.  Le chemin nous fait croiser plusieurs fois le cours d’eau, la trace disparaît par moment, jusqu’à ce que sauter de rocher en rocher pour traverser la rivière devienne plus casse-cou. Nathalie décide de s’arrêter à un bassin plus ou moins ensoleillé et désert et laisse Grimault poursuivre son exploration.

Nous rentrons un peu déçus de cette balade. Demain, dernier jour de l’année, nous irons à l’assaut du volcan de la Soufrière (1467m).

 

En ce dimanche 31 décembre, à notre réveil, il pleut. Nous hésitons un peu puis, après un petit déjeuner revigorant, nous nous motivons à gravir la Soufrière. Quitte à se rapprocher de nos familles en cette veille de nouvel an, autant le faire par le biais de la météo !

L’ascension s’annonce humide et peu ensoleillée mais par chance la pluie ne tombe pas. Au sommet, le vent souffle fort, les nuages passent très rapidement, révélant par éclair des portions de paysage. Plus nous nous approchons des différents cratères plus l’odeur de souffre devient étouffante, des barrières empêchent de s’aventurer trop près au risque d’inhaler trop de gaz toxiques (les gaz toxiques s’arrêtent à la barrière, c’est bien connu, comme le nuage de Tchernobyl s’est arrêté à la frontière). De toute façon la fumée est tellement asphyxiante que l’envie de se rapprocher de sa source relèverait de l’inconscience.

Au cours de notre balade autour du dôme, la grisaille s’accentue et la pluie commence à tomber, nous ne voyons plus rien et sommes vite trempés. Le vent n’arrange rien et nous commençons à avoir sérieusement froid. Il est temps de redescendre. Nous plaignons tous les randonneurs qui arrivent à peine au sommet et encore plus ceux que nous croisons pendant la descente. La pluie nous accompagne jusqu’au parking. Et dire qu’il n’avait pas plu pendant plusieurs jours !

L’après-midi, nous nous lançons dans la préparation de notre repas de fête. Au menu, des gambas au gingembre et au citron vert en entrée et un poulet colombo accompagné de riz en plat principal, le tout arrosé de vin blanc et de jus de groseille. Un vrai régal pour ce dernier repas de 2017 !

Aux douze coups de minuit, des feux d’artifices éclatent de toutes parts, nous les observons depuis la terrasse. Et voilà nous sommes en 2018 comme tous nos proches !

 

Pour notre première excursion en 2018, nous avons choisi de partir à la découverte des chutes du carbet, sentier considéré comme difficile voire dangereux par temps de pluie du fait des rivières à traverser. Par chance, il fait grand beau ce matin du 1er janvier. Les oiseaux sont particulièrement dociles au point de venir picorer dans nos mains.

Grâce aux panneaux d’informations, nous apprenons que le carbet était l’habitat des amérindiens des îles, une cabane ouverte dont le toit est en paille. Nous retrouvons des versions modernes, aujourd’hui, sur les plages avec des tables de pique nique pour la population. La deuxième chute du carbet de 110 mètres est la raison pour laquelle Christophe Colomb a débarqué sur l’île de la Guadeloupe à la recherche d’eau douce ; cette chute se voit depuis l’océan. La première chute du carbet est haute de 115 mètres et parvenir au pied se fait finalement assez facilement, les deux tiers du sentiers étant ultra aménagé (plateformes en bois, escaliers, cordes). La vue est assez spectaculaire, la cascade traçant son sillon dans la roche rouge. Avant d’être des cascades, il s’agissait d’une rivière qui a vu son lit modifié par des coulées de magma successives. La hauteur de la chute correspond plus ou moins à l’épaisseur des multiples couches de lave (115 mètres de magma tout de même !).

2018 commence et notre routine à Petit-Bourg continue. Après la petite série de balades, nous continuons les travaux entamés plus tôt dans la semaine : saturateur puis lazure sur les murs extérieurs des bungalows servant d’entrepôt à l’entreprise Trinitas de nos hôtes, peinture pour les fenêtres et les volets de la maison. Nous profitons d’un nouveau break dans nos activités d’entretien pour s’offrir un baptême de plongée. On ne pouvait pas passer à côté de cette occasion dans les Caraïbes.

2 réflexions au sujet de « Episode 5 – Le Parc National de la Guadeloupe »

Répondre à fabienne et Bruno Annuler la réponse